Le
cinéma sud-coréen fait une expansion fulgurante dans le cinéma mondial depuis
un certain temps. En outre, l’industrie du cinéma coréenne est une des rares à
encore concurrencer Hollywood sur son propre marché.
Le cinéma coréen est
indissociable de l’histoire du pays. Ainsi l’occupation japonaise, la Seconde
Guerre mondiale et la Guerre de Corée ont donc influencé cet art :
En 1919
sort ce qui est considéré comme le premier film coréen : The Righteous Revenge. C’était en faite
un film projeté en arrière-plan, tandis que les acteurs jouaient l’histoire en
direct sur scène. On appelle cela un kino-drama. Ce phénomène fut de courte
durée et fut remplacé par les premiers films coréens muets à partir de 1923.
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The Righteous Revenge (ici en japonais car sous l'occupation japonaise) |
En
1935 le premier film parlant naît avec pour titre Chunhyang-jeon.
Sous
l’occupation japonaise, les films coréens et étrangers étaient soumis avant
leurs sorties à une approbation du gouvernement colonial. La police japonaise
était également présente lors des diffusions. Cela s’aggrava dans les années
1930 avec l’augmentation des films de propagande. Le fait est que de 1940 à
1945, il y a 21 films de propagandes sur un total de 30. Cela est allé jusqu’à
l’interdiction de l’utilisation de la langue coréenne dans le cinéma.
La fin de
la Seconde Guerre mondiale et les 8 années qui suivirent furent très pauvres
dans la culture audiovisuelle de la Corée du Sud en raison de la défaite du
Japon qui coûtât beaucoup d’argent ainsi que de 1950 à 1953 avec la guerre de
Corée. (6 films en 1953). Les infrastructures cinématographiques sont détruites.
A
près la guerre Rhee Syng-man (1er président sud-coréen) décide, pour revitaliser le cinéma coréen, d'enlever toutes réglementations trop strictes. Ainsi la production de films augmente rapidement et passe à 111 en 1959. Cela devient alors l'Âge d'or du cinéma coréen avec les évolutions technologiques. C'est notamment pendant cette période que les films de genre apparaissent. En 1955, sort Chunhyang-jeon (춘향전), réécriture du premier film parlant mentionné plus haut, qui rencontre un franc succès puisque 200 000 séoulites se déplacent dans les salles pour le voir.
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Chunhyang-jeon sorti en 1955 |
C'est aussi en 1960 que sort un des plus grands chef d'oeuvre du cinéma sud-coréen, The Housemaid; La servante en français; Hanyo en coréen (
하녀) de Kim Ki-young
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The Housemaid de 1960 |
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Le remake de The housemaid en 2010 |
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Autre film majeur :
Aimless Bullet ou Obaltan; 오발탄 de Yu Hyun-mok qui raconte l'histoire d'un comptable qui vit difficilement essayant à tout prix de donner un meilleure vie à sa famille. Il est interdit à sa sortie en 1961
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Aimless Bullet |
L'Âge d'or prend fin subitement en 1962. Alors les films traitant de sujets dits "sensibles" sont censurés (sujets comme le sexe, le communisme et tout sujet pouvant salir l'image du pays). Ainsi peu de coréens se déplacent dans les salles car les films deviennent mauvais et il y a l'arrivée des téléfilms. De plus en 1973, le gouvernement décide de définir le nombre de films importés par an (ainsi de moins en moins de films hollywoodiens sortent en Corée).
C'est en 1980 que les lois s'assouplissent, il y a une révision en 1984 de la Motion Picture Law (loi qui défini le nombre de films importés et produits en Corée) et les productions indépendantes reviennent sous certaines contraintes. C'est à cette époque que le cinéma coréen s'ouvre au monde et devient international. En effet, en 1981, le film Mandala 만다라 (Im Kwon-Taek) reçoit un prix étranger (grand prix au festival du film d’Hawaï) et l'actrice Kang Su-Yeon remporte le prix de la meilleure actrice à la mostra de Venise en 1987 et au festival international de Moscou en 1989.
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Mandala |
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Kang Su-yeon |
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Depuis lors, le cinéma coréen ne fait que grossir et reste dans le classement des meilleurs cinéma du monde. Il est d'ailleurs un des seuls cinémas qui arrive à concurrencer sur son propre territoire le cinéma hollywoodien mais aussi à se développer partout dans le monde.